Depuis 2019, le Réseau Nature Entreprise (RNE), accompagne les collectivités publiques et privées qui souhaitent s’engager pour la biodiversité en Wallonie. L’action principale soutenue par ce réseau est l’obtention du label Réseau Nature. Rencontre avec Jennifer Di Prinzio, coordinatrice de ce réseau.
En quoi consiste cette labellisation Réseau Nature ?
« Nous commençons notre accompagnement par la réalisation d’un audit biodiversité sur le site de l’entreprise. Nous faisons l’inventaire de la flore et de la faune avant de faire des recommandations pour l’aménagement et l’entretien des espaces verts. L’entreprise recevra le label Réseau Nature après un an, si elle a bien mis en œuvre son plan de gestion et nos recommandations. Des visites de suivi sont ensuite organisées tous les deux ans ou plus régulièrement si l’entreprise le souhaite. Parallèlement à cela, nous coachons parfois les équipes en charge des espaces verts dans leurs tâches d’aménagements et de gestion du site, nous organisons des activités de sensibilisation et de formation du personnel, etc. ».
Qu’est-ce qui motive les entreprises à faire partie du réseau ?
« La labellisation répond généralement à des objectifs que l’entreprise (ou la société mère) se fixe en termes de biodiversité et de neutralité carbone. Autre élément de motivation : l’aménagement des espaces verts contribue à l’amélioration du cadre de travail. Certaines entreprises vont même jusqu’à développer des vergers et des potagers pour leur personnel. Les plantations constituent non seulement des écrans de protection pour les sites qui se situent à proximité de champs cultivés de manière conventionnelle, mais elles permettent aussi de réduire les nuisances visuelles ou sonores liées aux activités de l’entreprise. Enfin, lorsque le site est géré de manière écologique en recourant aux espèces indigènes, le coût de l’entretien coûte moins cher pour l’entreprise ! ».
A quels défis faites-vous face pour constituer et maintenir ce réseau ?
« Avec le temps, le suivi de la labellisation peut se heurter à des changements internes. Dans les grosses structures, nous perdons d’ailleurs parfois la trace de notre personne de référence. Les compétences pour mettre en place un plan de gestion est un autre défi. Certaines entreprises ne les ont pas en interne et doivent faire appel à des prestataires externes. On constate que certains prestataires ont eux-mêmes parfois besoin d’un renforcement. C’est la raison pour laquelle nous avons développé une formation d’un an à destination des entrepreneurs de parcs et jardins. Un autre défi à relever est de limiter la dégradation des aménagements. Nous recommandons aux entreprises de communiquer envers le personnel sur leur démarche. Nous conseillons de placer des panneaux sur le site de manière à signaler les actions en faveur de la biodiversité notamment. Enfin, pour les petites structures comme les asbl, le coût de notre accompagnement peut parfois présenter un frein. ».
Les entreprises peuvent-elles faire grimper le compteur Yes We Plant ?
« Les entreprises présentent un potentiel énorme. A titre d’exemples en 2020, l’entreprise Safran à Milmort a planté 2 km de haies et le centre de distribution de Trafic à Heppignies en a planté 1,6 km. Les actions de plantation font généralement partie des recommandations que nous formulons pour améliorer la biodiversité. Nous allons d’ailleurs renforcer notre équipe de travail pour répondre aux demandes toujours plus nombreuses des entreprises. En matière de formation, nous tentons de répondre à des demandes spécifiques. Nous par exemple récemment appuyé la Mission Wallonne des Secteurs verts qui dispense des formations gratuites pour les ouvriers des secteurs verts (agriculture, horticulture, parcs et jardins, entrepreneurs de travaux agricoles). »
Jennifer Di Prinzio
Coordinatrice du Réseau Nature Entreprises - Natagora
Tél. 081 39 08 77 | 0496 98 19 81
Mail : jennifer.diprinzio@natagora.be